UN AIR PUR À PARIS, C’EST POSSIBLE ?
Retour sur cette conférence enregistrée en public à La REcyclerie, le 3 février 2020. Avec Guillaume Boulanger, expert à l’ANSES, et Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS d’Orléans.
Chaque année, la pollution de l’air tue près de 9 millions de personnes prématurément dans le monde 1 – environ 800 000 décès lui sont annuellement attribués en Europe, 48 000 en France. Désormais, la pollution atmosphérique est donc plus meurtrière que le tabac. Mais si chacun peut éviter la cigarette – et encore, fumer relève de facteurs sociologiques 2 –, il semble impossible de s’empêcher d’inhaler un air pollué… surtout dans une ville-monde comme Paris !
Airpocalypse now ?
« À première vue, on n’a jamais aussi bien respiré à Paris » indique Jean-Baptiste Renard. Un constat trompeur, dans la mesure où la pollution a changé de nature. « Elle est moins visible, avec davantage de particules fines et ultrafines (les plus dangereuses, qui échappent souvent aux normes) et des problèmes de pollutions au gaz (notamment à l’ozone). » Toutefois, « nous ne sommes pas au niveau des seuils que connaissent l’Inde et la Chine », où l’on parle du phénomène d’« airpocalypse. »
La pollution de l’air : des effets et des causes multiples
Guillaume Boulanger analyse toute la complexité du problème : « La pollution est multisource (trafic routier et aérien, chauffage au bois, industrie, agriculture), et touche toute la population avec de multiples impacts sur la santé. Des études récentes montrent des effets négatifs au-delà du système cardio-vasculaire, notamment sur le développement cognitif des enfants. »
Relocaliser nos modes vies pour « changer d’air »
« Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur. »
Attribuée à Alphonse Allais, cette citation invite à repenser notre approche au territoire. Ainsi, pour limiter voire éradiquer la pollution atmosphérique, un mot d’ordre s’impose : la relocalisation. Car relocaliser les activités humaines, c’est reconsidérer la mobilité, l’urbanisme, l’économie, l’agriculture, le vivre-ensemble… et s’assurer un bon bol d’air pur sans avoir à parcourir des milliers de kilomètres.
Notes
1 Cardiovascular disease burden from ambient air pollution in Europe, European Heart Journal, mai 2019.
2 La cigarette du pauvre, Jean Constance et Patrick Peretti-Watel, Ethnologie française, 2010.
Pour aller plus loin
Suivre les indicateurs de la qualité de l’air à Paris : AIRPARIF et ballondeparis.com.
Consulter les guides de l’ASEF.
(Ré)écouter la conférence-débat Végétalisons Paris ! Avec Christine Aubry, Marion Journet & Pénélope Komitès à La REcyclerie le 17 juin 2019.
L’équipe
Programmation : Les Filles sur le Pont.
Animation du débat, podcast, rédaction : Simon Beyrand.
Illustration : Belen Fernandez – Olelala.
Sound design : JFF.
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