ÉCOLOGIE ET JUSTICE SOCIALE, MÊME COMBAT ?
17/04/2019
« Fin du monde et fin de mois, même combat » revendiquent aujourd’hui nombre de militants. Mais dans quelle mesure luttes sociales et luttes environnementales peuvent-elles s’articuler, voire converger ?
Enregistré le 8 avril 2019 à La REcyclerie, ce débat était animé par Socialter, en présence de Priscillia Ludosky, représentante du mouvement des Gilets jaunes, Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba Paris, et Sylvie Ollitrault, politiste, directrice de recherche au CNRS.
Même combat ou mêmes responsables ?
« Au sein du mouvement écologiste, cela fait des dizaines d’années que l’on essaie de joindre justice sociale et justice climatique. » Le ton est immédiatement donné par Elodie Nace, qui se réjouit de la « bataille culturelle gagnée » sur cette question, dans la mesure où le lien entre le social et l’écologie n’est désormais plus remis en cause. Car, affirme-t-elle, « les gros pollueurs sont aussi les responsables des inégalités sociales et fiscales ». Une analyse largement partagée par Priscillia Ludosky, qui voit Gilets jaunes et activistes climatiques se retrouver « sur les mêmes cibles » – aux sièges des grandes sociétés – lors d’actions militantes.
Pour Sylvie Ollitrault, ces mouvements sociaux sont le résultat « d’une articulation entre des revendications territorialisées, liées au quotidien des gens, et une prise de conscience environnementale ».
L’heure de la radicalité… comme de la solidarité !
Le mouvement Alternatiba se pose actuellement la question du degré de radicalité nécessaire pour être entendu : « on voit que malgré les centaines de milliers de manifestants, malgré la pétition l’affaire du siècle qui a atteint près de 2,2 millions de signataires, il n’y a pas de réponse du gouvernement et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Alors on fait le choix d’aller plus loin, avec un fond de désespoir. » Parallèlement, Sylvie Ollitrault observe qu’à travers le monde, « la plupart des gouvernements remettent en cause les acquis environnementaux ». Selon elle, « les voies normales – concertation, mobilisation, pétition – ne fonctionnent pas » ce qui expliquerait « que le mouvement écologiste soit porté part des formes de désobéissance civile et de radicalité militante. »
La Gilet Jaune Priscillia Ludosky garde tout de même espoir à l’idée « que davantage de personnes sortiraient dans les rues pour manifester ». Et pour tisser des liens de solidarité, fidèlement à ce que l’on a pu voir sur les ronds-points comme lors des marches pour le climat.
L’équipe
Programmation : Les Filles sur le Pont.
Animation du débat : Margaux Leridon.
Montage son, rédaction : Simon Beyrand.
Sound design : JFF.
Photographie : Il est encore temps / Twitter.
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