L’ÉCOFEMINISME POUR RESTER DANS LES LIMITES PLANÉTAIRES. 🎤 GENEVIÈVE PRUVOST, CLOTILDE BATO
22 juin 2022
L’écoféminisme en appelle au travail de subsistance – à la politique du « moindre geste » 1 – pour renouer avec la matérialité du monde et rester dans les limites planétaires.
Une conférence proposée par Socialter et Rue de l’échiquier, enregistrée le 13 juin 2022 à la REcyclerie, avec Geneviève Pruvost, sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux de l’EHESS, et Clotilde Bato, déléguée générale de l’association SOL et présidente de Notre Affaire à Tous.
En 1972, le Club de Rome publiait son rapport sur Les limites à la croissance dans un monde fini, aussi connu sous le nom de rapport Meadows. Lors de cette « décennie glorieuse pour l’écologie » 2, fleurissaient théories et pratiques écoféministes aux États-Unis, en Inde et en Europe. 50 ans plus tard, l’écoféminisme se montre toujours aussi pertinent pour déconstruire les systèmes d’oppression – envers les femmes et la nature – et pour se réapproprier notre quotidien :
« Les écoféministes marxistes comme Maria Mies nous rappellent la nécessité de la matérialité du monde, explique Geneviève Pruvost […] Alors que l’intégralité de notre quotidienneté a été marchandisée, la politique du moindre geste est une façon de remonter le cycle des matières et de redonner de la puissance à ces gestes auxquels les femmes ont été assignées. »
« La fin des paysan·nes est une catastrophe, poursuit Clotide Bato. Avec SOL, notre objectif est de rendre à l’agriculture son rôle sociétal, de replacer les paysan·nes au cœur de la société. On agit en France et à l’international – notamment en Inde avec Navdanya, l’ONG créée par Vandana Shiva – au service d’une transition agricole et alimentaire. »
Notes
1 Concept formulé par Geneviève Pruvost dans son dernier livre, Quotidien politique : Féminisme, écologie, subsistance (La Découverte, 2021).
2 Selon Baptiste Lanaspeze, philosophe et historien de la pensée écologique.
Pour aller plus loin
Corine Morel Darleux, Comment nous pourrions vivre (Hors-série Socialter, 2022).
Jorgen Randers, Le rapport Meadows : 50 ans d’alertes (La REcyclerie, 2022).
Vandana Shiva, Restons vivantes (Rue de l’échiquier, 2022).
Solène Ducrétot, L’écoféminisme pour déconstruire les systèmes d’oppression (La REcyclerie, 2021).
Françoise D’Eaubonne, Le féminisme ou la mort (1974 ; réédité par Le Passager Clandestin, 2020).
Maria Mies, Vandana Shiva, Ecofeminism (1993).
L’équipe
Programmation et production : La REcyclerie.
Animation : Barnabé Binctin
Mise en ondes : Simon Beyrand.
Illustration : Belen Fernandez – Olelala.
Sound design : JFF.
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