QU’EST-CE QUE LE FÉMINISME DE SUBSISTANCE ? 
VERONIKA BENNHOLDT-THOMSEN, GENEVIÈVE PRUVOST
Le 19 avril 2023
En quoi la notion de subsistance s’inscrit-elle dans une perspective écoféministe ? Une discussion polyglotte enregistrée à la REcyclerie, à l’occasion de la venue de la sociologue allemande de renom Veronika Bennholdt-Thomsen.
Conférence proposée par les éditions La Lenteur et enregistrée le 29 mars 2023 à la REcyclerie. Avec la participation des sociologues Veronika Bennholdt-Thomsen et Geneviève Pruvost.
25 après sa sortie en Allemagne, le livre de référence de Veronika Bennholdt-Thomsen et Maria Mies s’est vu pour la première fois publier en français sous le titre La subsistance, une perspective écoféministe (éditions La Lenteur, octobre 2022). Mais pourquoi traduire cet ouvrage un quart de siècle plus tard ? « Car ce livre est devenu un document historique, écrit Veronika Bennholdt-Thomsen dans sa préface à l’édition française. Il est l’expression d’une orientation théorique majeure du mouvement féministe allemand au milieu des années 70. » Lors de son passage à la REcyclerie, elle abonde :
« Notre livre de 1997 expose les idées fondamentales d’une théorie, d’un mode de connaissance très original et singulier du féminisme […] Notre analyse ne se situe pas à partir d’en haut, depuis une position dominante, mais à partir d’en bas, depuis le quotidien. »
La sociologue française Geneviève Pruvost, émue pour cette première conférence aux côtés de sa consœur allemande, définit ainsi la notion de féminisme de subsistance :
« Adopter une perspective de subsistance, c’est inscrire sa réflexion dans un projet d’histoire global qui change les manières de faire récit. L’étrangeté change de camp. Ce ne sont pas les travaux de subsistance qui sont prémodernes, précapitalistes, ou non-capitalistes. Mais le capitalisme qui est postsubsistance, non-subsistance, antisubsistance. Dès lors, il ne s’agit plus de se demander pourquoi des populations résistent à la modernisation capitaliste et industrielle. Mais pourquoi ce type de production ne parvient pas à former des communautés de subsistance. »
Pour aller plus loin
Gwladys, Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies, Podcast Floraison, 2023.
Sandrine Rousseau, Par-delà l’androcène (l’ère de l’homme) ? Radio REcyclerie, 2023.
Geneviève Pruvost, Clotilde Bato, L’écoféminisme pour rester dans les limites planétaires, Radio REcyclerie, 2022.
Genevière Pruvost, Quotidien politique, Féminisme, écologie, subsistance, La découverte, 2021.
Françoise d’Eaubonne, Le féminisme ou la mort, 1974.
L’équipe
Production et programmation : La REcyclerie.
Mise en ondes : Simon Beyrand.
Illustration : Belen Fernandez – Olelala.
Sound design : JFF.
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