L’ÉCOFÉMINISME POUR CHANGER LE MONDE ? 🎤 LAUREN BASTIDE

Le 7 décembre 2022

Pour Lauren Bastide – créatrice du podcast La poudre –, « il n’y a rien de plus lié que l’écologie et le féminisme. » Entretien autour de son dernier livre, Futur·es (Allary Éditions, novembre 2022).

Vandana Shiva, Carolyn Merchant, Maria Mies, Françoise d’Eaubonne : dans les années 1970, ces grandes penseuses et militantes lançaient l’alerte et posaient les bases de l’écoféminisme. Un mouvement à la fois riche, multiple et concret, pour penser l’écologie contemporaine et passer à l’action, assure Lauren Bastide :

« Aujourd’hui, je ne comprends même plus comment penser le féminisme sans penser l’écologie, et vice versa. […] La première personne à m’avoir vraiment ouvert les yeux sur l’écoféminisme, c’est Vandana Shiva. En 1973, avec le mouvement Chipko, elle a mis en place un système de résistance non-violente contre la déforestation sur sa terre natale par le colonisateur britannique. Vandana Shiva met en évidence que c’est un seul et même mouvement qui a entrainé la déforestation, la colonisation, et la dépossession des savoirs vernaculaires des femmes. »

Pour aller plus loin

Genevière Pruvost, Clothilde Bato, L’écoféminisme pour rester dans les limites planétaires, La REcyclerie, 2022.

Genevière Pruvost, Quotidien politique, Féminisme, écologie, subsistance, La découverte, 2021.

Vandana shiva, 1 %. Reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches, Rue de l’échiquier, 2019.

Françoise d’Eaubonne, Le féminisme ou la mort, 1974.

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Entretien et mise en ondes : Simon Beyrand.

Illustration : Belen Fernandez – Olelala.

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LOUPS, GUÊPES, ARAIGNÉES : COHABITER AVEC LES « SALES BÊTES » ? 🎤 GILLES MACAGNO

Le 10 octobre 2022

Avec sa bande dessinée naturaliste Mauvaise Réputation, Gilles Macagno défend les animaux mal aimés, et nous invite à partager l’espace avec le monde sauvage.

Gilles Macagno

La BD Mauvaise réputation, plaidoyer pour les animaux mal aimés (éditions Delachaux et Niestlé, 2022) a reçu la mention jeunesse du Prix du livre environnement 2022 de la Fondation Veolia.

Au village sans prétention, ils ont mauvaise réputation…. Renards, loups, belettes, mais aussi serpents, araignées, guêpes et moustiques : ces « bestioles », ces « nuisibles », restent largement mal aimés.

Et pourtant, ces espèces – au-delà de leur simple droit à exister – jouent chacune un rôle clé pour le bon fonctionnement des écosystèmes.

Il est donc grand temps « de défendre le monde sauvage sérieusement, et d’apprendre à cohabiter avec les autres animaux », alerte Gilles Macagno, zoologiste de formation, dessinateur de vocation.

Gilles Macagno

Extrait de la BD Mauvaise réputation © Gilles Macagno, éditions Delachaux et Niestlé.

Pour aller plus loin

Jean-Marc Gancille, L’humanité prise à son propre piège ?, Radio REcyclerie, 2022.

Baptiste Lanaspeze, Printemps silencieux : 60 ans après, la guerre contre la nature fait rage, Radio REcyclerie, 2022.

Rachel Carson, Printemps silencieux, 2020. Première publication : 1962.

Rachel Carson, La mer autour de nous, Wildprojet, 2019. Première publication : 1953.

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LES ALGUES, DES « RESSOURCES » À EXPLOITER ? 🎤 VINCENT DOUMEIZEL

Le 10 octobre 2022

Dans son livre La révolution des algues, Vincent Doumeizel imagine une société où les algues offriraient des solutions multiples pour répondre aux défis écologiques. Mais avant d’exploiter – ou pas ! – ces organismes, encore faut-il les explorer.

L’ouvrage La révolution des algues (éditions des Équateurs, 2021) a été nommé pour le Prix du livre environnement 2022 de la Fondation Veolia.

« Les algues sont sans doute les organismes les moins explorés, les moins exploités, et les moins considérés sur terre », expose Vincent Doumeizel, conseiller pour les océans au Pacte mondial des Nations Unies. À l’avenir, les algues pourraient notamment servir de base pour développer une « permaculture en mer », assure-t-il :

« Si vous élevez des algues, des poissons, des coquillages, des étoiles de mer et des concombres de mer ensemble, vous allez recréer un écosystème. Chacun va nourrir l’autre et se nourrir des rejets de l’autre. L’idée c’est donc de passer d’un modèle purement extractif dans les océans à un modèle régénératif, circulaire. »

Selon Vincent Doumeizel, les algues portent en fait des solutions multiples pour lutter contre la faim dans le monde, pour sortir du chaos climatique – les forêts d’algues sont des puits de carbone –, ou encore pour faire face au péril plastique.

Mais une question demeure : n’est-il pas problématique que de considérer les algues comme la solution d’avenir, au risque de provoquer une ruée vers l’exploitation de cette « ressource marine » ?

Ressources

Lamya Essemlali, L’éolien en mer à contre-courant de la vie marine, La REcyclerie, 2022

Françoise Gaill, Agathe Euzen, Denis Lacroix, Philippe Cury, L’océan à découvert (CNRS, 2017)

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CE QUE LES PLANTES ONT À NOUS APPRENDRE. 🎤 STEFANO MANCUSO

Le 10 octobre 2022

Adaptation, résilience, coopération : pour saisir au mieux les enseignements du règne végétal, Stefano Mancuso imagine une constitution écrite par les plantes elles-mêmes.

L’ouvrage Nous les plantes (Albin Michel, 2021) a été nommé pour le Prix du livre environnement 2022 de la Fondation Veolia. Entretien avec son auteur, Stefano Mancuso, biologiste italien, professeur à l’université de Florence, directeur du Laboratoire international de neurobiologie végétale (LINV).

Radio REcyclerie : Pourquoi les humains devraient-ils écouter les végétaux ?

Stefano Mancuso : L’idée du livre est d’imaginer une sorte de constitution écrite par les plantes. Et vous avez raison : on devrait écouter ce que les plantes ont à nous apprendre. Tout d’abord, les plantes représentent la vie. Mais quand on pense à la vie, on a le sentiment qu’elle est uniquement constituée d’animaux. Nous sommes des animaux, donc nous considérons que la vie est seulement animale… ce qui est totalement faux !

Nous, les animaux, on représente à peine 0,3 % de la biomasse de la vie. C’est-à-dire que si l’on pesait l’ensemble des organismes vivants, les animaux ne représenteraient que 0,3 % du total, autant dire : absolument rien. La vie est en fait composée à 86 % de plantes.

Et les plantes sont des organismes complètement différents des animaux. Je pense que l’on arrive à un moment bien particulier de notre histoire en tant qu’espèce. On arrive à un moment où l’on doit changer notre rapport au monde. En cela, les plantes peuvent nous donner une merveilleuse orientation.

Qu’est-ce qu’une plante et qu’est-ce qui différencie une plante d’un animal ?

Le végétal est le moteur de la vie sur terre. C’est l’unique anneau de la chaîne qui relie notre soleil à notre planète. Sans les plantes, il serait impossible de transformer le soleil en énergie vitale, en énergie chimique. Je sais que ce n’est pas la manière la plus courante pour les définir, mais je considère les plantes comme le lien entre le soleil et la terre.

Les plantes ne ressemblent en rien aux animaux. Les plantes et les animaux sont en fait le yin et le yang de la vie : alors que les plantes sont immobiles, les animaux se déplacent ; alors que les plantes produisent de l’énergie, les animaux consomment de l’énergie. Les plantes sont des organismes autotrophes, c’est-à-dire qu’elles peuvent simplement vivre de la lumière du soleil. Les animaux ont quant à eux besoin de consommer pour vivre.

Et pour finir, alors que les plantes ont une organisation diffuse, décentralisée, l’organisation des animaux est complètement centralisée et pyramidale… à l’image de tout ce que nous avons construit.

Vous écrivez : « nous devons et devrons toujours notre existence aux végétaux. » Ainsi, peut-on dire que les plantes sont nos parents ?

Oui ! Selon moi, on devrait avoir le même respect pour les plantes que pour nos parents. Car nous dépendons d’elles, comme un enfant dépend de ses parents. Tout l’oxygène que l’on respire est produit par les plantes ; toute la nourriture que l’on mange est produite par les plantes. En fait, absolument tout – du climat à notre santé – dépend des plantes.

D’une certaine manière, les plantes sont-elles plus intelligentes que nous, les humains ?

Si on définit l’intelligence comme la capacité à résoudre les problèmes : oui, bien sûr ! Nous, les animaux, y compris les humains, quand on se dit capables de résoudre un problème, on ne fait que s’éloigner du problème. On utilise donc le mouvement pour éviter un problème, mais le problème est toujours là. Or, cette action est totalement impossible pour une plante : la plante doit résoudre le problème car elle ne peut pas s’en éloigner.

D’une manière plus globale, l’Homme se pense au sommet de l’évolution à cause de son gros cerveau. Mais c’est une idée vraiment dangereuse que de se croire les meilleurs ! Cette idée d’être meilleurs que les autres organismes est l’une des idées les plus dangereuses produite par l’humanité.

En fait, notre espèce est incroyablement jeune. Nous, homo sapiens, on a que 300 000 ans ! Et il faut savoir que la durée de vie moyenne d’une espèce sur la planète est de 5 millions d’années. Pourrons-nous atteindre ces 5 millions d’années ? Je l’espère. Mais il est un peu tôt pour s’afficher comme les meilleurs, peut-être devrait-on attendre un peu avant de dire cela.

Qu’elle est l’idée fondamentale du livre, pourquoi développez-vous cette idée de nation ?

En fait, ce livre, c’est une expérience narrative. Les plantes sont incroyablement différentes de nous, et il nous est impossible de les comprendre vraiment. Pour tenter de nous rapprocher des plantes, j’ai donc imaginé une nation constituée de végétaux et encadrée par des règles et des lois totalement différentes des nôtres, mais dont on pourrait s’inspirer.

Et cette constitution proposée par les plantes est destinée à l’ensemble du monde vivant,  à l’ensemble de la communauté des vivants, non à telle ou telle espèce !

Oui, j’essaie constamment de montrer que nos constitutions ont toujours été très anthropocentrées. Même les plus belles des constitutions placent l’humain au centre. Mais aujourd’hui, c’est probablement une erreur. Aujourd’hui, il est impossible d’imaginer notre avenir en tant qu’espèce isolée, car nous savons désormais que la vie se fait par connexion, par réseau. Le seul futur possible pour notre espèce, c’est donc un futur où l’on serait capable de vivre avec toutes les autres espèces de la planète. Et c’est pourquoi j’imagine une constitution écrite par les plantes, qui ne placerait pas l’humain au centre, mais la vie.

Selon l’article 3, « la Nation des plantes ne reconnaît pas les hiérarchies animales, mais elle favorise les démocraties végétales partagées et décentralisées. » Pouvez-vous revenir sur cet article central ?

Si l’on regarde l’organisation des plantes en tant qu’organismes, on s’aperçoit qu’elle est complètement différente de celle des animaux. Nous, les animaux, on a une organisation très pyramidale, basée sur notre cerveau qui contrôle des organes simples ou doubles, spécialisés dans des fonctions spécifiques : on respire avec nos deux poumons, on voit à travers nos deux yeux, etcétéra. Mais pour les plantes, vous ne trouverez jamais d’organes simples ou doubles, car un organe simple ou double est un point faible. Un petit dommage sur l’un de nos organes peut entraîner la chute de tout l’organisme.

Les plantes sont beaucoup plus robustes, beaucoup plus fortes que les animaux. Et notamment grâce à leur organisation totalement répartie et décentralisée. Si vous supprimez 80 % de la plante, elle peut tout de même rester vivante. Mais pour les animaux, c’est complètement différent. Un petit dommage sur un seul organe, et toute l’organisation s’écroule.

Donc l’idée de cet article, c’est bien de montrer que l’organisation des plantes est bien plus moderne, contrairement à ce tout ce que l’on a construit en s’inspirant de nos organismes. Regardez : toutes nos organisations sont représentées par un organigramme où vous pouvez trouver la tête – le patron – et les organes spécifiques, réalisant des tâches précises. Mais l’organisation des plantes est complètement différente, décentralisée, moderne, semblable à un réseau internet. Je pense qu’avec ce genre d’organisation, on serait bien mieux préparés pour faire face à la modernité.

Selon le dernier article de cette constitution : « la Nation des plantes reconnaît et favorise le secours mutuel entre les communautés naturelles d’êtres vivants. » Pourtant, les humains restent pour la plupart animés par la compétition et la loi de la jungle !

Oui, c’est un point très important pour moi et pour la constitution des plantes ! Comme vous le dites, on est obsédés par la loi de la jungle, on pense vivre dans une arène où le fort ou le plus intelligent va l’emporter. Certains pensent même que ce comportement tient de la loi de l’évolution. Mais c’est complètement faux ! L’évolution fonctionne moins avec la compétition qu’avec la collaboration et la symbiose.

Lors des premiers débats sur l’évolution est intervenu Kropotkine, un penseur merveilleux aussi connu pour ses essais sur l’anarchisme. Mais Kropotkine était un biologiste de l’évolution. Il a écrit un livre fabuleux à propos de l’importance de la communauté et de la coopération pour le maintien de la vie. Il a démontré que lors d’une crise – lorsqu’il y a une raréfaction des ressources –, la coopération est beaucoup plus efficace pour la sauvegarde de la vie que la compétition.

Et c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans notre monde. On entre dans un monde avec un environnement bouleversé et une rareté des ressources. Dans un tel contexte, un mouvement de coopération s’avérerait bien plus efficace qu’un mouvement contraire.

Darwin aussi nous avait déjà mis en garde contre cette fallacieuse loi de la jungle.

Oui! Je pense que c’est ici le plus merveilleux enseignement de Darwin. L’idée que l’évolution avantage le plus fort ou le plus intelligent est complètement fausse. L’évolution avantage les êtres les plus adaptés.

Mais c’est très difficile de savoir qui sont les plus adaptés. C’est pourquoi il nous faut préserver la totalité de la population, car parmi cette grande population on ne sait pas qui sera adapté pour garantir la continuité de notre espèce. C’est pour moi l’enseignement le plus fascinant et important que Darwin ait pu nous donner.

Comment les plantes peuvent-elles nous conduire vers un monde plus solidaire ?

Cette question est difficile à répondre et je ne veux pas me montrer trop utopiste, mais je voudrais souligner que les plantes sont incroyablement bonnes pour créer des communautés. Lorsqu’on entre dans un bois, on n’entre pas dans un lieu composé de plantes séparées. On entre le plus souvent dans une sorte d’organisme unique, complètement interconnecté, où les flux d’eau et de matières peuvent transiter d’une plante à l’autre.

On sait que toutes les plantes sont interconnectées dans un bois. Mais pourquoi font-elles cela ? Pas parce qu’elles sont bonnes par nature : rien n’est particulièrement bon ou mauvais dans la nature. Elles font cela car c’est le moyen le plus efficace de préserver la vie. Les plantes sont donc de loin les êtres vivants les plus résilients et résistants sur terre. Tel est l’enseignement majeur que nous avons à apprendre des plantes.

Quel a été votre plus grand déclic écologique ?

Évidemment, ce fut un déclic végétal. Quand j’étais jeune étudiant, j’ai participé à une étude autour du fonctionnement des forêts. Donc je voyageais partout dans le monde, et j’étudiais des écosystèmes très différents. Et ce qui m’avait fait beaucoup de mal, c’était de voir la vitesse de  destruction des écosystèmes.

Donc en 20 ans, de nombreux endroits que j’ai pu étudier au début de ma carrière – des forêts primaires – sont aujourd’hui complètement disparus, complètement détruits. En fait, la vitesse des destructions est tellement élevée que les gens sentent que quelque chose ne tourne pas rond. Oui, c’était bien ça mon plus grand déclic.

Auriez-vous d’autres livres à nous conseiller pour mieux comprendre le fonctionnement de la vie ?

Tous les livres de Lynn Margulis doivent être lus. Car si Lynn Margulis était l’une des plus importantes biologistes du siècle dernier, c’était aussi l’une des moins reconnues. Son héritage est incroyable, donc tout ce que vous pouvez lire sur Lynn Margulis vous permettra d’améliorer significativement votre compréhension du fonctionnement de la vie.

Il y a aussi Kropotkine, bien sûr, et son livre L’entraide, un facteur d’évolution. Rien que le titre lui-même offre un nouveau regard sur l’évolution. Et pour arriver à quelque chose de plus proche de nous, je conseillerais James Lovelock et son livre sur l’hypothèse Gaia, qui devrait à nouveau être sérieusement étudié.

Comment imaginez-vous le monde dans 20 ans, si l’on parvient à vivre en harmonie avec les plantes ?

Eh bien, c’est en fait un rêve. Je rêverais d’un monde où les plantes, les animaux et les humains vivraient ensemble dans les centres urbains. Aujourd’hui, nos villes sont des lieux où règne l’humain, avec son lot d’objets synthétiques. La quantité de plantes dans nos villes est incroyablement faible. En Europe, on n’a en moyenne que 7 % de densité arborée dans les villes. C’est incroyablement bas.

Mais il n’y a aucune raison pour que l’on vive ainsi ! Donc j’imagine et je rêve de villes nouvelles où les plantes seraient partout. Pas seulement sur les bâtiments, mais même à l’intérieur des bâtiments. Pourquoi les végétaux n’ont-ils pas de place dans nos bâtiments ?

Il y a seulement quelques générations, notre espèce vivait complètement immergée dans un monde végétal. Durant les 20 prochaines années, je rêve donc que l’on retisse ce lien perdu au fil des siècles.

Merci ! Et à bientôt à Paris ?

Pourquoi pas ? Je l’espère !

Ressources

Lynn Margulis, Dorion Sagan, 4 milliards d’années de symbiose terrestre, Wildproject, 2022.

Alain Canet, Stéphane Hallaire, Marc-André Selosse, Le rôle des arbres dans nos écosystèmes, Radio REcyclerie, 2018.

James Lovelock, La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa, 1979.

Pierre Kropotkine, L’entraide, un facteur de l’évolution, 1902.

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L’HUMANITÉ EN PHASE DE PULLULATION ? 🎤 ROLAND ALBIGNAC

Le 10 octobre 2022

Avec son ouvrage grand format La terre et nous, Roland Albignac revient sur la formation des milieux terrestres, les mécanismes évolutifs du vivant, et la place occupée aujourd’hui par une espèce « pullulante » : homo sapiens.

L’ouvrage La terre et nous – Regards et perspectives d’un écologue (Terre vivante, 2021) a été nommé pour le Prix du livre environnement 2022 de la Fondation Veolia.

Alors que sont aujourd’hui menacés d’extinction près de 41 % des amphibiens, 25 % des mammifères, 21 % des reptiles et 14 % des oiseaux 1, l’espèce humaine « pullule », constate Rolland Albignac.

« Au début de l’ère chrétienne, l’humanité était composée de 250 millions d’habitants. En 21 siècles, on est passés à 8 milliards : on est donc en phase de pullulation. Et chez une espèce, quand il y a pullulation  – comme j’ai pu l’observer en étudiant les campagnols –, il y a des désordres hormonaux, des stress, qui conduisent à l’autodestruction. »

Pour déjouer ce bien sombre pronostic, l’écologue espère voir une société radicalement nouvelle se former. Une société basée sur l’intelligence collective.

« J’espère que l’intelligence collective nous amènera à reconsidérer nos systèmes sociétaux. Il faut absolument que l’on se reconsidère, que l’on s’adapte. Et que l’on change nos comportements rapidement. »

Note

1 Chiffres tirés de l’étude publiée dans la revue Nature, A global reptile assessment highlights shared conservation needs of tetrapods, avril 2022.

Ressources

Jørgen Randers, Le rapport Meadows : 50 ans d’alertes, La REcyclerie, 2022.

Sébastien Dutreuil, Gaïa, une extension des vivants ?, La REcyclerie, 2021.

Jane Goodall, Les chimpanzés et moi, Stock, 1971.

Jean Dorst, Avant que nature meure, 1967.

Alison Jolly, Lemur Behavior : A Madagascar Field Study, University of Chicago Press, 1966.

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ÉTÉ 2022 : DU PÉRIL CLIMATIQUE AU SURSAUT MÉDIATIQUE ? 🎤 VALÉRIE MASSON-DELMOTTE

Le 22 septembre 2022

La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte intervenait le 14 septembre à la REcyclerie lors du lancement de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. L’occasion de revenir sur l’été caniculaire de 2022, et sur le traitement du chaos climatique dans les médias.

L’été 2022 restera comme un nouveau marqueur du réchauffement climatique. C’est un été « emblématique », nous dit même Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du GIEC depuis 2015 et membre du Haut conseil pour le climat. Emblématique quant à l’ampleur des canicules et quant à notre manque de préparation collective. Elle revient sur les vagues de chaleur qui ont touché l’Hexagone :

« On a eu des extrêmes chauds, avec des records de températures dans des régions habituellement plus épargnées comme la Bretagne. Des périodes très longues avec des températures élevées le jour et la nuit, notamment autour de la Méditerranée où de nombreux records ont été battus. Une canicule précoce, au mois de juin, et tardive, en septembre. »

Face à l’ampleur des bouleversements en cours, les médias jouent un rôle crucial afin de bien relayer les connaissances scientifiques. Valérie Masson-Delmotte voit donc d’un bon œil cette charte signée par des dizaines de rédactions. Elle ajoute :

« Les médias doivent se préparer pour aborder ces situations inédites de manière construite, cohérente, et pour situer l’événement – que ce soit un événement extrême ou un rapport scientifique – sur les relations de causes, de conséquences et les leviers d’actions possibles. »

Note

1 Selon le programme européen Copernicus, les températures moyennes en Europe ont été les plus élevées jamais enregistrées en été 2022 (juin-août), dépassant de 0,4 °C les températures de 2021 (précédent record).

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L’ENFER NUMÉRIQUE OU L’ILLUSION D’UN MONDE SANS LIMITES. 🎤 GUILLAUME PITRON

Le 10 septembre 2022

Avec son enquête L’enfer numérique, Guillaume Pitron dévoile la face cachée du « monde virtuel », soi-disant « immatériel ». Car au-delà du cloud et des smartphones épurés, se tissent des infrastructures géantes et se dessine une société très gourmande en ressources.

L’ouvrage L’enfer numérique, voyage au bout d’un like (Les Liens qui Libèrent, 2021) a reçu le Prix du livre environnement 2022 de la Fondation Veolia.

« Aujourd’hui, nos vies sont à la fois réelles et virtuelles, atteste le journaliste d’investigation Guillaume Pitron. De nombreux actes que nous entreprenons dans le monde physique sont répliqués dans le monde virtuel. La mémoire du monde se trouve dans les datacenters ! On est donc dans une illusion de l’immatériel. »

Le numérique et toutes ses promesses reposent ainsi sur le mythe d’un monde illimité, d’un monde libéré de contraintes physiques, analyse Guillaume Pitron :

« Le numérique, c’est cette idée que nous allons pouvoir continuer à produire de la richesse, à croître sans impact sur l’environnement, puisque tout est virtuel. Sauf que cette idée-là est totalement fausse. C’est un mythe dangereux qui repose sur notre manque d’éducation aux enjeux du numérique. C’est donc le travail du journaliste que de suivre la route d’un like – de savoir d’où part un like, où il va et par où il passe –, et de raconter cette matérialité-là. »

Pour aller plus loin

Hervé Kempf, Anne-Sophie Novel, Arthur Nazaret, L’information écologique est-elle subversive par nature ? La REcyclerie, 2022

Alice Desbiolles, Sergio Lopez, Émile Bertier et Yann Girard, Éco-anxiété : Des larmes au rire, du rire aux armes, La REcyclerie, 2021

Umberto Eco, Le nom de la rose, 1980

Rachel Carson, Printemps silencieux, 1962

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L’ÉOLIEN EN MER, À CONTRE-COURANT DE LA VIE MARINE ? 🎤 LAMYA ESSEMLALI

Le 30 juin 2022

Et si les énergies « dites » renouvelables s’implantaient au détriment de la biodiversité ? Telle est la crainte formulée par Lamya Essemlali. Car pour la présidente de Sea Shepherd France, « la préservation du vivant est la priorité incontournable ».

D’ici à 2050, la France prévoit d’implanter 50 parcs éoliens le long de son littoral. L’association Sea Shepherd – connue pour ses opérations contre la surpêche et le braconnage en mer – est aujourd’hui vent debout contre ces « usines éoliennes » en mer qui présentent des risques pour les écosystèmes marins :

 « Tout n’est pas forcément à jeter avec les éoliennes. Mais la façon dont c’est en train d’être développé – et notamment en mer – est assez catastrophique pour la biodiversité, assure Lamya Essemlali. Le projet dans la baie de Saint-Brieuc a obtenu 59 dérogations de destruction d’habitats et d’espèces protégées, dont des espèces en danger critique d’extinction. »

La préservation du vivant est bel et bien « la priorité incontournable » pour la présidente de Sea Shepherd France :

« Si l’on veut enrayer le changement climatique, on a besoin d’une biodiversité en bonne santé. On marche complètement sur la tête en cherchant à développer des énergies dites renouvelables qui vont se faire au détriment de la biodiversité. C’est comme si on sacrifiait l’essentiel au prétexte de sauver la planète. »

Pour aller plus loin

Jean-Marc Gancille, L’humanité prise à son propre piège ?, La REcyclerie, 2022.

Jonathan Balcombe, À quoi pensent les poissons ?, La Plage, 2018.

Yves Miserey, Philippe Cury, Une mer sans poissons, Calmann-Lévy, 2008.

Lamya Essemlali, Capitaine Paul Watson, entretien avec un pirate, Glénat, 2012.

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« WOMAN AT WAR » : DU STORYTELLING À L’ACTION DIRECTE ? 🎤 BENEDIKT ERLINGSSON

Le 12 mai 2022

Pour le réalisateur islandais Benedikt Erlingsson, l’action directe est notre seule chance de remporter le combat écologiste. Retour sur son film Woman at war (2018) et sur la nécessité d’enrayer la « machine économique. »

Woman at war illustre le combat écologiste d’une femme, cinquantenaire, menant des actions de sabotages contre l’industrie de l’aluminium qui défigure l’Islande. Une fable écologique poignante, éminemment politique :

D’une certaine façon, toutes les histoires sont politiques, assure Benedikt Erlingsson. Il s’agit d’un combat d’imaginaire. Et chaque humain, chaque homo sapiens, est un conteur d’histoires. Voilà l’essence de toute chose. […] En général, les films confortent nos idées dominantes, notre vision du monde, notre paradigme. Mais parfois, vous pouvez créer un film, une histoire, qui déplace le curseur et amène une nouvelle perspective.

Dans Woman at war, cette nouvelle perspective est bien celle du soulèvement écologiste :

On doit trouver notre soulèvement et lever le poing face à la machine économique. C’est pour moi la seule et unique façon de remporter le combat, car la bataille morale est insuffisante. Aujourd’hui, on fait face à une extinction de masse, avec cette stupide machine économique bien huilée. On doit donc s’opposer directement à cette machine et l’enrayer, d’une manière ou d’une autre, avec toute notre imagination.

Ressources

David Graeber, David Wengro, Au commencement était…, Les Liens qui Libèrent, 2021.

Vinciane Despret, Les récits des autres qu’humains, La REcyclerie, 2021.

Alain Damasio, « Il n’y a pas de lendemains qui chantent mais des aujourd’hui qui bruissent », La REcyclerie, 2020.

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Entretien et mise en ondes : Simon Beyrand.

Doublage voix : Simon Rossard.

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L’HUMANITÉ PRISE À SON PROPRE PIÈGE ? 🎤 JEAN-MARC GANCILLE

Le 30 mars 2022

Pour Jean-Marc Gancille, cofondateur de Darwin à Bordeaux, l’espèce humaine se trouve prise au piège de la 6e extinction de masse.

Trois ans après la publication de son pamphlet Ne plus se mentir (Rue de l’échiquier, 2019), Jean-Marc Gancille en appelle – encore et toujours ! – à la lucidité face au mirage de la transition écologique. Et à « ne vraiment plus se mentir » au regard de la destruction des écosystèmes :

« La façon dont on a organisé l’exploitation des animaux nous entraîne aujourd’hui vers le gouffre. Nous avons détruit l’essentiel de la vie sauvage sur cette planète : désormais, trois quarts de tous les oiseaux du monde sont des volailles d’élevage, deux tiers des mammifères sont du bétail 1. […] Cesser cette exploitation des non-humains aurait des effets quasi immédiats sur la fonctionnalité des écosystèmes, comme sur la considération que l’on peut avoir entre nous-mêmes. Cela apaiserait le monde et garantirait peut-être des conditions de vie viables à moyen terme. »

Note

1 Chiffres tirés du dernier livre de Jean-Marc Gancille, Carnage (Rue de l’échiquier, 2020). L’auteur s’appuie sur la publication The biomass distribution on Earth (PNAS, vol. 115, n° 25, 19 juin 2018).

Ressources

aspas-nature.org

seashepherd.fr

Les lumières à l’âge du vivant. Entretien avec Corine Pelluchon, La REcyclerie, 2021

À l’aube de la 6e extinction. Entretien avec Bruno David, La REcyclerie, 2021

Lamya Essemlali, Paul Watson. Le combat d’une vie, Glénat, 2017

Bernard Charbonneau, Le feu vert, 1980

L’équipe

Programmation et production : La REcyclerie.

Entretien et mise en ondes : Simon Beyrand.

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CAMILLE ÉTIENNE : L’ARTIVISME COMME MANIÈRE D’ÊTRE AU MONDE

Le 26 janvier 2022

La jeune militante Camille Étienne, porte-parole du mouvement On est prêt et membre du duo artistique Avant l’orage, entend mobiliser toutes les formes d’expression – l’art en premier plan –, pour mobiliser toutes les forces vers l’action. 2022 sera l’année de l’écologie, de la justice sociale et de la démocratie. Ou ne sera pas.

 « Pour moi l’activisme est une manière d’être au monde. C’est une intransigeance de la pensée et une exigence de l’action qui fait que l’on se renseigne, que l’on sait précisément où agir et là où on a la capacité d’avoir un impact concret. Donc les artistes ont un vrai rôle de société.

L’art permet d’exprimer ce que l’on ne peut pas dire. Et c’est assez indicible ce que l’on est en train de vivre. On est une génération qui se tient devant un vide vertigineux, constatant qu’elle crée les conditions de sa propre extinction. »

À la toute fin de ce podcast, nous rediffusons les premières minutes du spectacle « Une Zad au 19e », organisé le 17 janvier 2022 à la REcyclerie. L’occasion pour Camille Étienne de poser sa voix sur un texte haut en couleur de George Sand, sur fond de Chopin.

Pour aller plus loin

Radio REcyclerie, Vers une société low-tech (conférence Socialter), 2019.

Baptiste Morizot, Manières d’être vivant, Actes sud, 2020.

Socialter, Renouer avec le vivant, 2020.

Socialter, L’écologie ou la mort, 2021.

Camille Étienne, Génération (film), 2021.

Oxfam, Dans le monde d’après, les riches font sécession, 2022.

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SOLÈNE DUCRÉTOT : L’ÉCOFÉMINISME POUR DÉCONSTRUIRE LES SYSTÈMES D’OPPRESSION

Le 16 décembre 2021

À l’initiative du premier festival écoféministe qui s’est tenu en France – le festival Après la pluie, organisé à la Cité Fertile en 2019 – Solène Ducrétot entend structurer et politiser l’écoféminisme. Et si ce mouvement complexe et multiple donnait lieu à une tant attendue convergence des luttes ?

Né dans les années 70, l’écoféminisme connaît un renouveau en France depuis la COP21. Au-delà d’une simple juxtaposition de deux courants de pensée – l’écologie et le féminisme –, ce mouvement amène des questionnements critiques à l’encontre de ces deux luttes, afin de les dépasser et de créer une dynamique plus ample. Ainsi, l’écoféminisme vise à repenser la société dans sa globalité (et non à simplement verdir ou féminiser le capitalisme patriarcal).

« Quand on vient déconstruire les systèmes d’oppression, on agit sur d’autres nœuds de notre société, car c’est le même système qui crée des nœuds un peu partout. En agissant sur l’écologie et le droit des femmes, on se rend compte que l’on règle aussi pas mal de soucis sur l’homophobie, le racisme, le spécisme… »

Pour aller plus loin

Alice Desbiolles, Sergio Lopez, Émile Bertier et Yann Girard, Éco-anxiété : Des larmes aux rires, du rire aux armes (Radio REcyclerie, 2021)

Élisabeth Lavaill, Louise Roussel et Géraldine Michel, REcyclotour, étape 2 : Le cyclisme au féminin (Radio REcyclerie, 2021)

Solène Ducrétot, Alice Jehan, Après la pluie : horizons écoféministes (Tana, 2020)

Catherine Beau-Ferron, Marie-Anne Casselot, Élise Desaulniers, Ellen Gabriel, Céline Hequet, Anna Kruzynski, Jacinthe Leblanc, Valérie Lefebvre-Faucher, Pattie O’Green et Maude Prud’homme, Faire partie du monde (Les éditions du remue-ménage, 2017)

Émilie Hache, Reclaim : recueil de textes écoféministes (Éditions Cambourakis, 2016)

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THIERRY LIBAERT : COMMENT MOBILISER (ENFIN) POUR LA PLANÈTE

Le 24 novembre 2021

Comment mobiliser pour le plus grand défi du siècle ? Spécialiste en communication climat, Thierry Libaert propose de repenser l’ensemble du discours de mobilisation. L’objectif : renouveler les imaginaires, mettre en récit une espérance commune.

L’ouvrage Des vents porteurs, comment mobiliser (enfin) pour la planète (Le Pommier, 2020), a reçu le Prix du livre environnement 2021 de la Fondation Veolia.

L’extrait choisi par l’auteur

« Il y a urgence à modifier notre stratégie. Le combat contre le dérèglement climatique n’est pas le bon. Bien sûr, il n’est pas question de renoncer à tous les efforts réalisés depuis près d’une trentaine d’années, de faire une croix sur la nécessité pour chacun de changer son comportement et, a fortiori, de nous mobiliser à l’occasion des grandes conférences climatiques. Ce dont il est question ici, c’est d’une réorientation de l’objectif. C’est désormais un impératif majeur. Il faut relier le dérèglement climatique à nos vies quotidiennes, dans une optique très pratique de la poursuite d’un meilleur bien-être. Comme le résume le climatologue américain Michael Mann : « Il est temps de parler du futur et des opportunités qui se débloqueront dans notre chemin. » Les spécialistes en sciences de la communication sont unanimes, l’action climatique doit arrêter d’informer sur le risque pour se concentrer sur les messages positifs, sur le bénéfice d’une action collective contre le dérèglement climatique, une meilleure qualité de vie et toutes les opportunités que l’action peut impliquer. Une énergie propre, moins chère, un air plus pur, des produits plus sains, un mode de vie moins stressant, qui ne s’engagerait pas pour un tel programme ? »

Thierry Libaert est Professeur des universités, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas-Hulot, et conseiller au Comité économique et social européen.

Pour aller plus loin

Alain Damasio : « Il n’y a pas de lendemains qui chantent, il n’y a que des aujourd’hui qui bruissent » (Radio REcyclerie, 2020)

Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, Quelles sciences pour le monde à venir ? (Odile Jacob, 2020)

Jean Dorst, Avant que nature meure (1965)

Roger Heim, Destruction et protection de la nature (1952)

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VINCIANE DESPRET : LES RÉCITS DES AUTRES QU’HUMAINS

Le 24 novembre 2021

Connaissez-vous la poésie vibratoire des araignées ? Les aphorismes éphémères des poulpes ? Avec une rare force de pensée, la philosophe du vivant Vinciane Despret compose de surprenants récits d’anticipations scientifiques venant brouiller les frontières entre science et fiction.

L’ouvrage Autobiographie d’un poulpe (Actes Sud, 2021) a reçu la mention spéciale du Prix du livre environnement 2021 de la Fondation Veolia.

L’extrait choisi par l’autrice

« Du fait de l’interdépendance foncière de tout existant, les récits de chacun des vivants s’emmêlent, se croisent, s’écrivent les uns sur les autres. Les bactéries écrivent leurs projets dans le corps de leurs hôtes, les oiseaux dans les graines de fruits qu’ils transportent pour leur permettre d’autres rencontres, les abeilles mâles portent le récit des fleurs qu’elles butinent et les fleurs elles-mêmes portent, sous formes de récits incorporés (parfums, couleurs et formes), les projets des abeilles.

Tous se racontent au passé, au présent et au futur, les uns aux autres et les uns sur les autres. Chaque récit, dès lors, constitue une proposition, un pari sur l’avenir, un appât pour l’existence, voire pour les métamorphoses. Ainsi en va-t-il aussi du récit du lichen, qui porte le récit du projet de l’algue, et de l’algue portant le récit du lichen et qui interprétera ce récit, pourra le modifier, pour l’obliger à inventer d’autres histoires encore. »

Vinciane Despret, est une philosophe des sciences belge, professeur à l’université de Liège.

Pour aller plus loin

Anne Simon, Quand les animots surgissent de nos livres (Radio REcyclerie, 2021)

Alain Damasio : « Il n’y a pas de lendemains qui chantent, il n’y a que des aujourd’hui qui bruissent » (Radio REcyclerie, 2020)

Baptiste Morizot, Raviver les braises du vivant : un front commun, (Actes Sud et Wildproject, 2020)

Baptiste Morizot, Sur la piste animale (Actes Sud, 2018)

Baptiste Morizot, Les Diplomates : cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (Wildproject, 2016)

Ursula Le Guin, « The Author of the Acacia Seeds » and Other Extracts from the Journal of the Association of Therolinguistics (1974)

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